Un jeune couple s’installa dans leur nouvel appartement. Pour eux c’était un nouveau départ. Ils s’étaient mariés l’an passé et maintenant ils attendaient leur premier enfant. Ils avaient tout pour être heureux. Et le plus beau jour de leur vie arriva enfin, leur enfant, leur magnifique petite fille pointa le bout de son nez. Ils décidèrent de l’appeler Anaëlle, le prénom de sa grand-mère maternelle. La demoiselle était en parfaite santé et elle grandissait de jour en jour. Elle s’épanouissait petit à petit et la petite famille vivait paisiblement. Vers les 2 ans de la fillette les choses commencèrent à déraper. Son papa commençait à avoir des problèmes au travail et ça se répercutait sur toute la famille. Il était sans arrêt en colère. Une fois, Anaëlle surprit son papa qui frappait sa maman. Malgré son jeune âge, elle en était restée figée. Voyant sa mère pleurer elle fit de même, sans bruit, recroquevillée dans un coin. C’est à partir de ce moment-là que, de jours en jours, le sourire de la fillette disparaissait petit à petit. Quelques semaines plus tard, le père ne se contenta plus de frapper sur sa femme, il s’en prit aussi à sa fille pour de quelconque raison ; elle était trop souriante, trop habillée en rose, elle parlait trop fort… La petite fille ne portait plus que des sweets, sa mère ne voulant pas que quelqu’un voit un coup sur le dos ou l’épaule de sa fille. La maman faisait son possible pour soulager la douleur de sa fille mais ne se mettait pas souvent face à son mari pour l’éviter de taper son enfant. Heureusement que dans tout ce malheur il existait un homme dans la vie d’Anaëlle s’appelant Noah S. Canarvan. C’était son voisin de palier. Il était très gentil avec elle et il venait la garder de temps en temps quand ses parents partaient. Étrangement comparé aux autres enfants, la petite était toujours tout sourire à l’annonce que ses parents partaient pour la soirée. Avec Noah elle savait qu’elle s’amuserait et que rien ne lui arriverait. Ne parlant pas très bien, jamais elle n’avait montré ou essayé de raconter au jeune homme ce qui se passait en son absence, elle croyait que c’était de sa faute et que c’était normal qu’il se fâche contre elle comme cela.

Un soir, tout se chamboula. Anaëlle avait eu le malheur d’avoir dessiné sur les murs de sa chambre afin de la décorer. Son père, fou de rage, c’était précipité sur elle afin de lui donner une bonne leçon. Sa mère ne supportant pas les cris et les pleurs de sa fille, elle voulait la protéger, ce qui augmentait nettement la rage de son mari. Anaëlle profita de ce moment pour filer dans sa chambre, cachée sous son lit, les mains sur ses oreilles et son visage d’ange barbouillé de larmes. C’est exactement à cet endroit que Noah trouva la fillette afin de l’enlever à cette famille de fou. Elle ne comprit pas ce qu’il se passait mais, épuisée par la soirée elle se blottit simplement dans ses bras, des bras qu’elle savait rassurant et sécurisant. Elle s’endormit instantanément, ne se tracassant pas de ce qui se passait pour elle. Elle se réveilla quelques instants plus tard, dans une voiture, au volant c’était son baby-sitter préféré, c’est pourquoi elle ne s’inquiéta pas. Elle se demanda quand même où ils allaient et où était sa maman, mais elle le saurait certainement plus tard. Il se gara en face d’un immeuble et la prit dans ses bras. Elle mit sa tête sur son épaule car elle était encore très fatiguée, il faisait encore tout noir dehors. Apparemment Noah voulait dormir chez un de ses copains pour la nuit. Elle aperçu la tête de l’autre garçon qui n’avait pas l’air content de le voir ici. Elle fut ensuite déposée dans un lit et pus continuer sa nuit paisiblement. Après quelques heures rebelote. Elle fut de nouveau installée dans la voiture vers de nouveaux horizons. Elle ne parla pas beaucoup car elle sentait que Noah était tendu et elle n’avait pas envie de l’embêter. Elle se contenta de regarder les avions et les nuages par la fenêtre. Et puis ils arrivèrent enfin, après de très nombreuses heures, dans un petit village très joli. Il lui avait expliqué qu’ils allaient y vivre quelque temps mais n’eu pas de réponse par rapport au sujet de sa maman. L’endroit ne s’avérait pas être si drôle que ça, ils avaient une jolie maison mais la petite ne pouvait presque pas sortir. Heureusement qu’elle avait sa poupée Lola qui ne la quittait jamais. Cela faisait pratiquement neuf mois qu’ils habitaient là, la petite était tranquillement en train de jouer dans sa chambre quand Noah entra précipitamment, fourra quelques affaires dans un sac, attrapa Anaëlle par la main et l’emmena vers un autre village. Elle ne comprit pas ce qu’il se passait mais ne posa aucune question. Pourtant, le jeune homme avait l’air de se plaire là où ils étaient, il avait même rencontré une femme très jolie…

Nouvelle ville, nouvelle maison, nouvelle femme… Noah avait emmené la petite à San Antonio, chez son premier amour. Il parla longtemps avec elle mais la fillette n’entendait pas tout car elle regardait un dvd. Elle n’y passa qu’une nuit car elle fut réveillée par cette jeune femme, Brooklynn qui lui proposa d’aller se balader. Elle n’avait pas très envie, cela faisait un peu moins d’un an maintenant qu’elle ne quittait plus son baby-sitter d’une semelle, d’un autre côté c’était une amie à lui donc elle pouvait la suivre avec confiance. Mais elle n’aurait jamais dû faire ça… C’est la dernière fois qu’elle vu Noah, encore endormit dans le canapé du salon. Une fois sortie de la maison une autre dame prit la fillette et l’emmena à son village d’origine. Ses parents l’attendaient impatiemment devant l’immeuble où ils habitaient. La fillette pleurait dans la voiture mais ne dit pas un mot. Elle fut tout de même contente de retrouver sa maman et fit un semblant de sourire en recevant un bisou de son papa. Les jours passaient, au début tout allait bien, une assistante sociale venait de temps en temps dans la famille, voir si tout se passait bien. Mais ça ne dura que quelques semaines. Les coups recommencèrent vite à pleuvoir dans le petit appartement. Il lui reprochait d’être parti avec Noah et il était encore plus violent qu’avant. La maman ne pouvait pas faire grand-chose pour aider son enfant car elle recevait le même traitement. Elle entendu dire que Noah était en prison mais elle ne savait même pas ce que ça voulait dire. Tout ce qu’elle sait c’est que ça fait deux ans qu’elle ne l’a plus vu. Cette petite fille redevenue si souriante était, en deux ans, cette ancienne petite fille si triste, sans sourire, sans émotion, renfermée. Elle n’avait même plus ces soirs de liberté avec un baby-sitter génial.

Alors qu’Anaëlle avait 4 ans, une femme vint l’interroger et l’analyser sous tous les sens. La femme avait vu les coups sur les dos et les bras de l’enfant, bien que la fillette ne parlait que très peu. Elle comprit, enfin, elle prit la petite dans ses bras, ses affaires dans son sac de voyage et l’emmena avec elle. Anaëlle voyait sa maman assise sur une chaise et qui pleurait dans ses mains. Son père était la aussi, menotté et tenu par un policier. Elle n’y comprenait rien, elle ne savait même pas si elle devait pleurer ou sourire, elle préférait garder sa figure impassible et sans émotions, ce visage qu’elle n’avait pas quitté depuis deux ans. Elle fut placée en famille d’accueil. Ils étaient tous très gentil avec elle. La maman était jolie, elle sentait très bon et elle demandait toujours si la petite ne manquait de rien. Elle n’aimait pas trop rester tout près du papa, elle ne supportait pas qu’il la touche et l’évitait un maximum, bien qu’il soit aussi très gentil. Il y avait aussi une grande fille qui jouait beaucoup avec la demoiselle. Elle commence seulement à s’épanouir avec eux, elle apprend à vivre avec eux, petit à petit et elle a récemment pu revoir Noah, qu’elle avait couvert de bisous et de câlins. Le seul homme qui pouvait encore l’approcher.